Le foie gras ou la stéatose hépatique : une condition de plus en plus fréquente

Comprendre la stéatose hépatique

Un radiologue me confessait récemment que la stéatose hépatique n’était plus digne de mention lorsque découvert par hasard, puisque cet état serait généralisé dans la population adulte.

À mes yeux de naturopathe agréée, cet état de fait devrait nous alarmer comme société et non pas nous amener à banaliser la situation. Tout comme la récente donnée révélant que 88% des adultes américains seraient en mauvaise santé métabolique ! 88% !! Ne devrait-il pas y avoir un branle-bas de combat pour rapidement éduquer les gens aux facteurs naturels de santé ? Comme nous le verrons dans cet article, l’état de la santé métabolique et la stéatose hépatique sont étroitement liés

 

La stéatose hépatique, qu’est-ce que c’est exactement ?

La stéatose hépatique est une accumulation de gras (triglycérides) à l’intérieur des cellules hépatiques (cellules du foie). Elle peut être liée à plusieurs causes même s’il est toujours question d’une surcharge du foie : en nourriture, en sucre, en alcool et/ou en toxines.

Dans cet article, nous allons mettre de côté la stéatose hépatique alcoolique et celle liée à la prise de médicaments (par ex : corticoïdes). Nous allons nous attarder à la stéatose hépatique liée aux habitudes de vie : la stéatose hépatique non alcoolique ou NAFLD pour Non-Alcoholic Fatty Liver Disease.

La NAFLD survient généralement lorsqu’une personne consomme plus de gras et de sucres que ce que son corps utilise. Lorsque nous mangeons, notre organisme a deux options :

1. utiliser le sucre et le gras pour produire de l’énergie

ou

2. les stocker dans nos cellules adipeuses et dans le foie pour une utilisation future.

 

Et comme de nos jours, il est courant de se suralimenter, les surplus s’accumulent sans être utilisés, et éventuellement le foie devient gras! Simple, non ?

 

Surdose de sucre

Pour vous donner une idée de notre surconsommation de sucre, sachez qu’au Canada les gens mangent en moyenne 22 cuillères à thé de sucre par jour alors que l ’OMS recommande fortement de ne pas dépasser 6 cuillères à thé par jour. C’est presque 4 fois plus! Et ici, il n’est question que du sucre ajouté : sucre de canne ou de betterave, miel, sirop divers, fructose ou glucose-fructose. Parmi les produits riches en sucres, nous retrouvons les boissons telles que les jus, les boissons gazeuses, les boissons énergisantes, les cafés sucrés, le thé glacé, les boissons alcoolisées de type cocktail, etc. Très consommées, elles augmentent les apports en sucre de façon un peu machinale sans trop sans rendre compte. De plus, dans les boissons commerciales, nous y retrouvons surtout du fructose ou du glucose-fructose. Or le fructose n’est utilisé QUE par les cellules hépatiques. Et en cas d’excès d’apports caloriques, il est directement transformé en gras par votre foie.

Les amidons… source de sucre!

Ajoutons à ces 22 cuillères à thé de sucre notre consommation d’amidons. Saviez-vous que les amidons, sont en fait de longues chaînes de glucose, donc du sucre? Par amidon, on entend les aliments riches en féculents comme le pain, les patates, les chips, les pâtes, le riz et tout ce qui est à base de grains céréaliers. L’assiette moderne en occident comporte généralement une grande quantité de ce type d’aliments.

Une fois les amidons digérés, l’organisme se retrouve face à une grande quantité de glucose. Et qu’arrive-t-il à tout ce sucre s’il est non-utilisé par l’organisme? Il se stocke dans vos cellules adipeuses et dans votre foie.

Ce processus survient donc plus fréquemment chez les personnes en surpoids ou obèses. S’il y a accumulation de gras dans les cellules adipeuses, c’est que le corps fait des réserves, et donc également dans le foie.

 

Pas toujours, mais très souvent s’ajoutent à la NAFLD quelques composantes du syndrome métabolique :

• Excès de poids
• Tour de taille important
• Taux élevé de gras dans le sang (triglycérides)
• Cholestérol HDL bas
• Résistance à l’insuline voire hyperglycémie
• Hypertension

Officiellement, tant que la stéatose hépatique n’évolue pas, elle ne représente pas un problème grave. Or, cela signifie tout de même que la personne a fort probablement une mauvaise santé métabolique. Le foie gras est alors un symptôme d’une situation plus grave. Le syndrome métabolique augmente considérablement le risque de développer de nombreuses maladies chroniques tel que le diabète, les maladies cardio-vasculaires, le cancer, insuffisance rénale, etc.  Vous présentez plusieurs de ces signes? Il est peut-être temps de revoir sérieusement certaines de vos habitudes…

Évolution possible de la stéatose hépatique

La NAFLD peut se présenter sans trop de symptômes autre peut-être que de la fatigue, une lourdeur digestive ou un transit intestinal inconstant. Mais si la situation perdure, cela pourrait mener à des dommages au foie.

Voici les différentes étapes possibles de l’évolution d’un foie gras :

1. Foie gras  (NAFLD) : peu ou pas de symptômes, aucune lésion hépatique, marqueurs hépatiques normaux
2. Stéatohépatite non alcoolique (NASH-Non-alcoholic steatohepatitis) : la situation devient plus sérieuse. Un état inflammatoire vient de s’ajouter pouvant endommager le foie et évoluer en cicatrisation (fibrose) et en cirrhose.
3. Fibrose hépatique: l’inflammation perdure depuis un moment et a commencé à causer des lésions. Le foie, en essayant de se réparer a mené à une cicatrisation excessive. Le foie est fonctionnel mais sous tension. Il devient urgent de remédier à la situation pour éviter la fibrose permanente ou pire, l’évolution vers la cirrhose.
4. Cirrhose du foie: cet état pouvant survenir après des années d’inflammation hépatique est caractérisé par la déformation étendue de la structure interne du foie. Une grande quantité de tissu hépatique est remplacée par du tissu cicatriciel non fonctionnel.

L’évolution à travers ces étapes n’est pas du tout une fatalité. Vous pouvez arrêter cette progression et fort possiblement renverser l’accumulation de gras dans votre foie.

Comment faire ? On doit aller à la racine du problème et savoir ce qui l’a causé en premier lieu. Dans l’approche naturopathique, nous ne traitons pas les maladies mais travaillons à inverser les déséquilibres. La naturopathie ne remplace en aucun cas un suivi médical mais elle peut très bien la complémenter. Dans la prochaine partie, nous verrons l’approche naturopathique pour le foie gras.

 

Approche naturopathique pour la stéatose hépatique

Le foie gras est une condition qui nous rappelle à quel point notre alimentation, et l’ensemble de nos habitudes, peut avoir des impacts déterminants sur notre santé autant positivement que négativement!

Voici des suggestions à mettre en place et à adapter selon vos besoins :

 

1. Modérez votre consommation d’alcool :

En plus d’avoir des effets toxiques sur nos muqueuses intestinales et sur le foie, l’alcool doit être métabolisé par notre foie. Limiter la consommation donnera un sérieux coup de pouce à votre foie!

 

2. Modérez votre consommation de sucres et d’amidons:

• Visez l’équilibre de l’assiette : 50-60% de légumes non -féculents, 20-40% d’aliments riches en protéines et 0-25% d’aliments féculents
• L’alimentation faible en glucides a clairement fait ses preuves. Vous mangerez donc des légumes non-féculents, des aliments protéinés, des noix et des graines, des fruits (mais sans exagérer), des légumineuses et des aliments de type féculents en petite quantité.
• Si vous avez vraiment besoin d’une collation, choisissez des aliments nutritifs faibles en sucre.
• Préférez l’eau à toute autre boisson.
• Évitez les produits contenant du fructose ajouté, glucose-fructose, sirop de mais, amidon modifié.
• Comme les grains céréaliers représentent des apports importants en amidons, assurez-vous de suivre l’équilibre de l’assiette. Et évitez les grains raffinés : riz blanc, orge perlée et farine blanche.

 

3. Respectez votre satiété.

Sortez de table, plein à 80%

 

4. Évitez les aliments ultra-transformés, industriels/ Cuisinez maison!

 

5. Favorisez les bons gras: noix, graines, huile d’olive extra-vierge, avocat, œufs de pâturage, petits poissons gras.

 

6. Limitez les aliments riches en omégas 6: maïs, soya et tournesol.

Le maïs, le soya et le tournesol sont riches en omégas 6 proinflammatoires. Ceci est également à prendre en compte pour leurs huiles que nous voudrons éviter dans le cas du maïs et du soya, et limiter dans le cas du tournesol.  En plus d’être riches en omégas 6, les huiles de maïs et de soya sont aussi oxydantes et inflammatoire à la suite des procédés utilisés pour obtenir leurs huiles. Il est impossible pour ces aliments d’utiliser seulement la première pression à froid. De la chaleur et des solvants doivent être utilisés, dénaturant ainsi complètement l’huile.

 

7. Consommez régulièrement ces aliments préférés de votre foie:

• Alliacées : oignons, poireau, ail, ciboulette
• Coriandre,
• Crucifères (brocoli, kale, choux de toute sorte, pousses de brocoli, etc.)
• Petits fruits,
• Légumes feuilles
• Curcuma, gingembre, romarin
• Noix du Brésil

 

8. Soyez actif physiquement régulièrement

Pour avoir des astuces sur comment amener un peu plus de mouvement dans votre quotidien, lisez notre article à ce sujet.

 

9. Assurez-vous d’avoir une bonne hygiène de sommeil et dormir au moins 8 heures de sommeil par nuit

Y aller une étape à la fois

En regardant cette liste, il est possible que vous vous sentiez un peu dépassé. Allez-y un objectif à la fois. Si vous prenez rendez-vous avec un naturopathe agréé, il pourra vous accompagner dans l’optimisation de vos habitudes de vie et rendre « l’ascension » de la montagne moins abrupte !

Il pourra aussi vous suggérer certains outils naturels basés sur les données probantes les plus à jour. Certains nutriments ont clairement démontré une amélioration de la gestion de la glycémie, alors que d’autres peuvent aider le foie à produire une bile de bonne qualité. Certaines plantes peuvent soutenir le foie dans ses fonctions, ce qui est pertinent en cas de foie surchargé par toute cette accumulation de gras. Ici encore une fois, il sera question d’individualisation de l’approche.

Notez que vous pourrez bénéficier des services d’un naturopathe agréé, dans un contexte intégratif et complémentaire à votre suivi médical. Le naturopathe agréé s’assure de respecter le traitement médical en place, sans interférer avec ce dernier. En tant que spécialiste des produits de santé naturels, le naturopathe agréé saura vous proposer des moyens naturels sans interaction avec votre médication.

Pour finir, gardons en tête que si les produits naturels peuvent soutenir un retour vers l’équilibre, ils ne remplaceront en aucun cas l’impact des habitudes de vie. Ce dont votre corps a besoin, avant tout, est qu’on lui offre les conditions propices pour une saine gestion de son métabolisme.

Vous avez tout à gagner à prendre soin de vous !

Si vous souhaitez entreprendre une démarche en naturopathie, n’hésitez pas à faire appel à un naturopathe agréé. Cliquez ici pour trouver votre naturopathe agréé.