Ah! Les gastro
Les gastro ou plus précisément les gastro-entérites sont un thème fréquemment à la mode… Il existe des traitements mais aussi des moyens de prévention. C’est ce que nous allons aborder dans cet article.
Définissons dans un premier temps les termes afin de bien comprendre de quoi il s’agit. Le terme gastro-entérite fait référence, selon le Dictionnaire Robert, à une inflammation simultanée des muqueuses gastrique et intestinale qui peut être aiguë ou chronique. Dans le cas des maux qui courent, ce sont les infections aiguës qui sont impliquées et elles sont alors causées par différents germes : virus, bactéries ou parasites. La diarrhée peut aussi avoir pour origine une intolérance alimentaire, comme les produits laitiers par exemple. Elle peut être causée aussi par la consommation d’aliments froids (glace, crème glacée, jus froid) ou encore par la peur et le stress, problème beaucoup plus fréquent qu’on ne pourrait le croire chez l’enfant. Elle accompagnera parfois d’autres affections comme la grippe, l’otite ou la percée dentaire. En vérité, nous nous retrouvons comme parents plus souvent confrontés à des problèmes de diarrhée qu’à de véritables gastro-entérites.
Gastro : Symptômes et contagion
La véritable gastro-entérite causera habituellement des diarrhées, des nausées, des vomissements et des douleurs abdominales. Il n’y aura pas de fièvre ou elle sera modérée.
Le terme diarrhée fait référence aux selles exclusivement. C’est un symptôme très fréquent qui peut avoir de multiples origines. On définit donc comme diarrhée des selles deux fois plus fréquentes que de coutume ou des selles de consistance différente, c’est à dire moins formées et plus liquides que d’habitude.
C’est une infection très contagieuse dont les modes de transmission sont principalement l’eau, les selles ou les vomissures, les aliments ou encore des mains ou des surfaces contaminées. Selon des études récentes, la contamination pourrait aussi se faire par voie dite « aérosol ». Lorsqu’une personne souffrant de gastro-entérite défèque ou vomit, des gouttelettes de particules microbiennes sont émises. Celles-ci pourraient demeurer en suspension dans l’air environnant et être ingérées par une autre personne.
Période d’incubation et risques
La période d’incubation de la gastro-entérite est courte, de l’ordre de quelques heures à quelques jours. La durée de la maladie est variable mais elle dure généralement moins d’une semaine.
Les complications sont les risques de déshydratation, particulièrement chez les jeunes enfants.
Signes de déshydratation
- bouche et lèvres sèches
- yeux cernés et creux
- peau sèche
- diminution des urines
- perte d’énergie
- somnolence
- absence de larme lorsqu’il pleure
En cas de diarrhée, il est important de surveiller les risques de déshydratation, surtout chez l’enfant et la personne âgée. Consultez un médecin si c’était le cas. Afin de prévenir cette déshydratation, donnez à boire à toutes les heures ou aux demi-heures si les quantités sont minimes. Il existe des solutions d’hydratation commerciales à la pharmacie (évitez celle édulcorée à l’aspartame) ou des solutions « maison ».
Solution d’hydratation maison
- 600 ml (20 oz) d’eau de source
- 360 ml (12 oz) de jus d’orange
- ½ c. à thé (2,5 ml) de sel
Gastro : Le terrain de la personne est tout
En cas de contact avec une personne malade, comment se fait-il que ce ne soit pas tous les enfants de la garderie ou tous les membres d’une même maison qui développent les symptômes de la gastroentérite ? C’est une question de terrain ou encore de défense naturelle. La personne qui prend constamment ou régulièrement des antibiotiques aura un intestin fragilisé et il sera plus sensible aux désordres intestinaux. L’antibiotique détruit une partie de la flore commensale de l’intestin et cette flore bactérienne est nécessaire à l’équilibre immunitaire. La personne généralement constipée n’aura pas non plus un intestin équilibré de même que l’individu qui se nourrit régulièrement d’aliments raffinés, sucrés, industriels et dévitalisés. Dans tous ces cas, la sensibilité à un microbe extérieur n’en sera que plus grande.
La clef de la prévention : une bonne santé intestinale
La meilleure prévention pour éviter les gastros consistera à vous assurer de prendre soin de votre santé intestinale, ainsi que de celle de vos enfants, le cas échéant.
Tout d’abord, consommez suffisamment de fibres alimentaires.
Vous les retrouverez dans les légumes, les fruits, les grains céréaliers entiers (non-raffinés) et les légumineuses.
Attention à la surconsommation de glucides
La consommation de « sucre » a augmenté de façon très marquée depuis quelques décennies. Le sucre, en plus de promouvoir l’apparition de troubles métaboliques, de la carie, déséquilibre la flore intestinale.
Pour une consommation en glucides répondant mieux à nos besoins, suivez ces quelques suggestions :
- Étanchez votre soif avec de l’eau. Gardez la consommation de jus, de boissons gazeuses pour les occasions spéciales.
- Visez l’équilibre de l’assiette : donnez 50-60% de place aux légumes non-féculents, entre 25 et 40% de place aux aliments protéinés et 15-25% d’espace aux féculents si en souhaitez.
- Lisez la liste des ingrédients des produits tout faits. Privilégiez la cuisine maison afin de contrôler la qualité de vos repas.
- Préférez la farine de grains entiers dans vos recettes, incluant les muffins et la plupart des desserts.
Apportez à votre tube digestif des ferments lactiques alimentaires.
Les aliments suivants en regorgent : le yogourt ou le kéfir nature (le sucre étant une source de déséquilibre pour l’intestin), les légumes lactofermentés et le miso.
Prenez un supplément de probiotiques. (acidophilus, bifidus, etc.)
La prise de probiotiques sera absolument essentielle en cas de prise d’antibiotiques, de constipation ou lors d’infection Ces bactéries peuvent être données régulièrement sans aucun problème. Elles sont disponibles dans les boutiques d’aliments naturels
Les gastros et les produits naturels
Le charbon de bois activé en prévention
Dès que vous savez qu’il y a des diarrhées ou des gastros dans votre entourage ou dans celui de vos enfants, utilisez le charbon activé en prévention. Ce produit se vend dans les boutiques spécialisées. Il est économique et efficace pour neutraliser bien des microbes. Il nettoie le système digestif et neutralise les ballonnements. Le charbon végétal activé a des propriétés absorbantes et désinfectantes, produit par excellence pour le système digestif. L’adulte le prendra en capsule toujours loin des repas et de la prise de médicaments, l’idéal étant au coucher ou en milieu d’avant-midi et d’après-midi. Pour l’enfant, on ouvrira une capsule que l’on mélangera à de la compote. La compote sera noire mais le goût ne changera pas. Il sera donné une fois par jour en prévention et trois fois par jour si la diarrhée s’est déjà manifestée. Notez que les selles seront naturellement plus noires.
Les infusions de camomille pour calmer les spasmes
Les infusions concentrées de camomille aideront en cas de spasmes ou de crampes douloureuses. Si vous ou votre enfant avez du mal à retenir le liquide, allez-y avec de petites quantités. Buvez 1-2 cuillers à la fois toutes les 15 minutes, par exemple. Cette infusion aura en plus des effets calmants saur le système nerveux.
Reprise de l’alimentation
L’important dans les cas de déséquilibres intestinaux est de ne jamais reprendre l’alimentation trop rapidement, la priorité étant l’hydratation. Le système digestif étant déjà bien occupé à gérer l’infection, il n’y a nul besoin de s’alimenter. L’enfant reprendra rapidement le poids perdu pendant sa convalescence. Trois jours sans vomissement ni diarrhée seront l’indice de la reprise de l’alimentation habituelle. Évitez quand même les aliments gras et les viandes au début de la reprise. Favorisez au départ les purées de carottes, les pommes râpées, l’eau de caroube, le riz, les biscottes de riz et la banane.
Et surtout, faites confiance en la capacité de guérison de votre corps : il sait comment réagir … il faut simplement l’accompagner !
Céline Arsenault et l’auteure du Guide de soins naturels pour la famille.
Texte révisé en février 2023