Eczéma, asthme et rhinites allergiques: Mettre un frein à la marche atopique

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Avez-vous déjà entendu parler de la marche atopique?

Si vous êtes le parent d’un enfant qui a tendance à faire de l’eczéma (dermatite atopique), des allergies alimentaires et/ou de l’asthme, cet article vous aidera à comprendre. Toutes ces affections en apparence sans lien sont souvent les symptômes d’un même problème ayant des causes et des racines communes. Tel que vu sur l’image, on parle de marche atopique lorsque les différentes manifestations atopiques ont tendance à apparaître chez une même personne dans un ordre précis.

 

source : https://www.fondationeczema.org/comprendre/types-eczema/eczema-atopique

 

Eczéma, asthme et rhinites allergiques : quel est le lien ?

L’eczéma et les allergies alimentaires sont généralement plus fréquentes chez les enfants et tendent à disparaître en grandissant.Toutefois, lorsqu’ils ne sont pas soignés à leur cause profonde, ces troubles peuvent évoluer et laisser leur place à d’autres problèmes chroniques faisant partie du même tableau : asthme et rhinites allergiques chroniques.

 

source : https://www.fondationeczema.org/comprendre/types-eczema/eczema-atopique

Le caractère atopique de la problématique fait référence à une hypersensibilité environnementale d’origine génétique : les personnes ayant un terrain atopique sont fortement enclines à produire des IgE (anticorps de type immunoglobuline E) en réponse à des substances normalement tolérées par l’organisme. C’est une une réaction allergique. Or, les gènes ne font pas cavalier seul. Leur expression est modulée par de nombreux facteurs environnementaux tant externes qu’internes. Comprendre cela est d’une importance fondamentale, car il devient alors possible d’agir pour amoindrir considérablement les réactions, où qu’elles se manifestent.

Une réaction excessive ou inutile du système immunitaire, vraiment?

En général, il est dit que l’atopie serait une réaction excessive du système immunitaire. La vision naturopathique tend à nuancer cette affirmation, ou du moins à questionner la raison d’être de ces réactions. Le système immunitaire est d’une grande intelligence biologique, finement réglé. Quand on regarde de plus près ce qui a pu engendrer ses réactions, on comprend souvent qu’elles ne sont pas là par hasard.

Avant d’aller plus loin, faisons donc un petit tour d’horizon du système immunitaire.

La peau et les muqueuses (digestives, uro-génitales et oropharyngées) font partie du système immunitaire inné; ce sont des barrières physiques censées prévenir l’entrée d’antigènes (agresseurs) dans la circulation sanguine. Elles sont colonisées par un microbiote composé de bactéries et levures qui, lorsqu’il est en équilibre, assure un rôle immunitaire important.

Le système immunitaire adaptatif, lui, en est un de seconde ligne, qui intervient quand les barrières physiques sont franchies. Il réagit lorsqu’un antigène qui devait rester à l’extérieur de l’organisme parvient à pénétrer la circulation sanguine. Peut-on donc vraiment affirmer qu’il réagit de manière excessive si quelque chose qui devait rester à l’extérieur parvient à entrer dans le corps? Au contraire, il est alors normal et fortement souhaitable que le système immunitaire adaptatif réagisse. Il va notamment stimuler la production d’IgE par les lymphocytes B activés. Ces IgE vont se fixer à des cellules de l’immunité innée, les mastocytes, provoquant alors leur dégranulation. Bonjour l’histamine! C’est cette histamine qui provoque les intenses et désagréables réactions inflammatoires: peau rougie et enflée, bronchoconstriction, choc anaphylactique, etc. Le corps se retrouve face à l’urgence d’éliminer un intrus et déploie tous ses efforts en ce sens : il le fait avec brio, quoi qu’on en dise…!

Mais comment diable cet antigène (alimentaire ou respiratoire) a-t-il pu entrer en circulation dans le sang?

La question qu’il faut se poser est: comment cet antigène alimentaire ou respiratoire a pu franchir les barrières naturelles? Il devient donc évident que les barrières physiques ne sont pas intègres. Peau déshydratée, muqueuse intestinale hyperperméable, microbiote altéré devraient être les premiers mis au banc des accusés!

L’usage de cortisone (topique ou inhalée) est courant pour soulager (et non traiter) ces problématiques. Mais malheureusement, outre les tests d’allergie et le retrait des coupables trouvés, rien n’est fait pour rétablir les paramètres de base que sont les muqueuses et le microbiote. Sans parler des effets secondaires importants de l’usage prolongé de corticostéroïdes…

Stratégies pour freiner la marche atopique

Voici donc des stratégies à mettre en place pour tenter de déraciner le problème à sa source et freiner la marche atopique :

  • Tester et retirer les allergènes (mais aussi les intolérances alimentaires via un test d’IgG spécifiques). Cela voudra souvent dire de retirer les produits laitiers et les sources de gluten, mais possiblement aussi les œufs, le soya, le sésame, etc.
  • Veiller à restaurer l’équilibre du microbiote, surtout s’il y a eu usage ou récurrence de traitements antibiotiques. Toute prise d’antibiotique devrait systématiquement être accompagnée d’un probiotique de qualité sur quelques semaines ou mois.
  • Considérer une alimentation riche en zinc et vitamine A (ou une supplémentation) : ces nutriments sont un duo indispensable car ils sont tous deux essentiels à l’intégrité de la peau, des muqueuses et du système immunitaire.
  • Assurer la présence d’omégas-3 pour hydrater la peau et moduler l’inflammation
  • Prendre suffisamment de vitamine D selon l’âge et la saison (on augmente en hiver!)

Note : L’huile de foie de morue est fort utile ici car elle fournit les omégas, la vitamine D et la vitamine A tout à la fois!

  • Opter pour des plantes et vitamines antihistaminiques selon l’âge : ortie, reishi, vitamine C.
  • Éviter de boire l’eau chlorée du robinet; l’effet antiseptique bien connu du chlore sur les microbes de nos piscines n’est pas différent sur notre microbiote, et peut ainsi à long-terme avoir un impact majeur sur le système immunitaire. Boire une eau de source ou filtrée de qualité!
  • Aérer fréquemment son habitation pour respirer un air de qualité (sauf en saison des allergies si cela pose un problème)
  • Prendre des bains au lait d’avoine maison ou à la tisane d’avoine. Le lait de chèvre peut aussi faire des merveilles si on a préalablement testé sa tolérance bien sûr!
  • Garder la peau bien hydratée et imperméable avec des crèmes de qualité, à base d’oxyde de zinc, de vitamine E, d’huile d’olive, de cire d’abeille (si tolérée) par exemple.

Il sera toujours utile de rencontrer un naturopathe compétent pour adapter et personnaliser ces suggestions en fonction de votre situation ou de celle de votre enfant.

Chacun est différent! Mais oui, une vie confortable est possible malgré une génétique atopique!

Marik Péro, ND.A.

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