Détox! Pourquoi? Quand? Comment? Est-ce vraiment utile?

par | Habitudes de vie, Texte avancé pour thérapeutes ou professionnels de la santé

Détox de printemps : Pourquoi et comment soutenir votre corps naturellement

Au printemps, il est naturel de vouloir faire du tri dans son environnement… et pourquoi pas dans son corps aussi ? Une détox de printemps est une belle occasion de soutenir votre corps naturellement, notamment votre foie, pour mieux éliminer les toxines accumulées pendant l’hiver. Dans cet article, découvrez pourquoi cette démarche est utile, quand la faire et comment l’aborder efficacement.

Le mythe du « le corps se nettoie tout seul » : ce qu’il faut vraiment comprendre

Notre corps est conçu à la base pour éliminer les toxines et les toxiques. C’est vrai. Oui, le corps humain est une machine remarquable. Il possède des mécanismes d’auto-nettoyage sophistiqués : le foie détoxifie, les reins filtrent, la peau excrète, les poumons rejettent. Et heureusement, car toutes les réactions chimiques de notre organisme génèrent naturellement des déchets métaboliques.

Chaque jour, de façon silencieuse, notre organisme œuvre à maintenir son équilibre interne.

Cependant, affirmer que “le corps peut tout gérer seul” sans considérer le contexte actuel peut refléter une vision simpliste ou incomplète. Dans un environnement marqué par une exposition importante aux polluants, une alimentation hypertransformée, déséquilibrée et dévitalisée, du stress chronique et la consommation courante de médicaments, les mécanismes naturels de régulation peuvent être mis à rude épreuve.

Selon l’OMS, ¼ des maladies prendraient leur origine dans la pollution.

Polluants, toxines et surcharge du foie : un cocktail quotidien silencieux

Nous sommes exposés à une variété d’agents polluants via l’air qu’on respire, l’eau qu’on boit et l’alimentation : pesticides, chasse-moustiques (DEET), pollution aérienne, composés organiques volatils (COV), parfums, produits ménagers, moisissures, combinaisons de produits chimiques à effets exponentiels, encres des livres et périodiques, encres des factures, produits cosmétiques, vernis, parabènes, benzène, laurylsulfate, laureth sodium, phtalate, huile minérale, polyéthylène glycol (PEG), triéthanolamine (TEA), triclosan, BHT, nitrites, etc.

Les polluants ont des impacts très divers : ils altèrent le fonctionnement de notre métabolisme, de nos communications cellulaires, de l’équilibre hormonal, de la nutrition cellulaire qui, à terme, provoque des maladies et des dommages à l’ADN.

À long terme, cela induit des symptômes puis éventuellement des maladies:

  • des maladies dégénératives chroniques,
  • des dysfonctionnements immunitaires,
  • des hypersensibilités environnementales,
  • des troubles endocriniens…
  • et j’en passe.

C’est donc l’accumulation qui devient problématique.

Détox et pollution de l’air : comment les toxines entrent dans votre corps

Les poumons sont le point d’entrée de nombreuses micros-particules toxiques bioaccumulatives affectant les poumons et aussi d’autres organes et systèmes… En effet, les particules fines peuvent traverser les barrières pulmonaires et pénétrer dans la circulation sanguine et se rendre jusqu’à n’importe quel organe. Sur place elles causent un stress oxydatif suivi d’une réaction inflammatoire chronique local devenant systémique.

L’OMS reconnaît la pollution de l’air comme l’une des crises sanitaires les plus graves du XXIe siècle.

Métaux lourds et toxiques : des impacts sournois sur votre santé

Les polluants ont souvent leurs petites préférences en termes d’organe cible (tropisme). Voici 3 exemples :

Le benzène, un hydrocarbure aromatique simple, aurait tendance à s’accumuler dans les organes hématopoïétiques, dont la moelle osseuse. L’exposition au benzène peut entraîner chez l’humain une baisse du nombre absolu de lymphocytes et des désordres hématologiques : anémie aplasique, pancytopénie, thrombopénie, granulopénie ou lymphopénie. Le benzène affecterait aussi l’immunité humorale (niveaux d’anticorps) et cellulaire (leucopénie)

Une baisse du nombre d’un ou plusieurs types de cellules sanguines pourrait indiquer une exposition au benzène même à de très faibles concentrations.

La majorité des rejets atmosphériques totaux de benzène provient des gaz d’échappement des véhicules à l’essence et au diesel (76 %) et de la combustion de bois de chauffage (4 %). La fumée liée au tabagisme représente aussi une source non-négligeable pour les fumeurs. Le niveau de benzène serait plus élevé à l’intérieur des maisons qu’à l’extérieur.

Le cadmium affecterait particulièrement les reins mais il affectionne aussi les os et le système reproducteur!

Le mercure, un métal lourd, serait avant tout neurotoxique et néphrotoxique. L’exposition humaine au mercure provient principalement du méthylmercure, présent dans la chaîne alimentaire par l’intermédiaire des poissons et crustacés.

Il est important toutefois de mentionner une autre source : les amalgames dentaires, communément appelés les plombages gris. Ceux-ci sont constitués d’environ 50% de mercure. L’association des dentistes canadienne reconnait que les amalgames dentaires libèrent du mercure et de manière encore plus significative lors de la mastication ou du grincement des dents. Malgré les risques connus, l’amalgame dentaire est encore considéré sécuritaire au Québec.

Voici les métaux lourds les plus courants: plomb, mercure, arsenic, cadmium, aluminium, fluorures, thallium. La recherche a déjà prouvé que l’exposition aux métaux lourds, même minime, joue un rôle dans les maladies chroniques.

Qualité de l’air intérieur : une source de toxines souvent négligée

À l’intérieur des édifices et maisons nous sommes exposés à divers polluants à des concentrations plus élevés puisqu’ils s’accumulent dans l’air.  Ceci a donné naissance au syndrome des édifices toxiques (building associated illness) bien connu en zone urbaine où il existe d’ailleurs une classification de la qualité de l’air des tours et édifices.

La détox naturelle du corps : comprendre les phases de détoxification hépatique

Ne soyons pas paranoïaque, soyons instruit et à l’écoute des symptômes afin de trouver autant que possible les causes qui varient d’un être à l’autre. Les maladies chroniques, nous le savons en science, en naturopathie, sont intimement liés à un environnement pollué (extérieur et intérieur).

Nous connaissons aujourd’hui la physiologie de la détoxification naturelle. Quoique divers organes soient impliqués (intestins, peau, reins, foie), le foie en est l’organe central. Il travaille en plusieurs phases :

Phase I : Métabolise les toxines via l’ensemble des enzymes métaboliques nommé le cytochrome P-450. Ces enzymes entrainent une modification chimique des toxines par oxydation afin de les rendre prêtes pour le métabolisme de la phase II.

À ce stade, les métabolites sont instables et nécessitent une grande quantité d’antioxydants pour limiter le stress oxydatif.

Phase II : Phase de conjugaison. Ces réactions correspondent à la fixation sur la molécule d’un groupement hydrophile qui va favoriser la solubilisation de la molécule dans l’eau et donc son élimination via la bile/intestin et l’urine/rein.

Ces connaissances médicales nous apprennent l’importance des phases métaboliques de détoxification. De nombreux nutriments sont essentiels au déroulement de chacune de ces phases :

  • Phase 1 : les vitamines du groupe B dans leur ensemble et acides aminés à chaines ramifiées (la leucine, l’isoleucine et la valine)
  • Phase 2 : de nombreux acides aminés, dont les acides aminés soufrés, le sélénium, le magnésium, le zinc

Et entre ces deux phases, l’organisme nécessite abondance d’antioxydants divers afin de neutraliser les métabolites instables générés par la phase 1.

Le foie a des milliers de fonctions biochimiques et les tests médicaux / laboratoires analysent qu’une partie des marqueurs hépatiques, qui en possèdent des centaines. Les plus connus sont les aminotransférases, enzymes qui ne mesure pas la fonction hépatique mais détectent les atteintes hépatiques.

En prenant conscience du rôle des nutriments dans la détox, nous comprenons qu’une nourriture dévitalisée, entre autres au sortir de l’hiver où tout venait de loin, influence les capacités de détoxification de l’organisme.

Les outils naturopathiques pour soutenir la détox

La première étape devrait toujours être de cibler les sources d’exposition aux polluants afin de les diminuer, voire les éliminer.

Ensuite, nous avons à notre disposition des outils naturels qui facilitent, augmentent et permettent le drainage et l’élimination des produits toxiques face auquel nous sommes exposés quotidiennement et qui induisent ¼ des maladies comme nous le rappelle l’OMS!

Ces processus naturels de détox peuvent être optimisés avec l’aide de la :

  • Phytothérapie. Vous voudrez venir soutenir les émonctoires à l’aide de plantes telles que le chardon marie, le pissenlit, le romarin, le radis noir, le gingembre ou la fumeterre.
  • Nutrithérapie, afin de vous assurer que votre organismes reçoit de bons apports en nutriments essentiels à la «détox».
  • et l’homéopathie

Il existe aussi des kits détox en magasin de produits naturels. Renseignez-vous.

Toujours supporter le système lymphatique, plusieurs formules existent.

Habitudes de vie qui favorisent une détox en douceur

Une attention particulière devrait aussi être portée sur l’ensemble des habitudes de vie pendant votre période de «détox» :

  • Bien s’hydrater en buvant au moins 1,5 litre d’eau par jour;
  • S’activer physiquement pour favoriser une bonne circulation sanguine.
  • Se reposer et prioriser son sommeil. Saviez-vous que la nuit le système immunitaire est plus actif? Ainsi que les processus de réparation cellulaire?
  • Adopter une alimentation saine, hypotoxique et allégée.
  • Aérer votre demeure chaque jour pour renouveler l’air.

Pour finir, l’approche devrait être individualisée à la personne, prenant en compte son état de santé, son niveau d’énergie, de vitalité et son niveau d’exposition aux polluants. Au printemps ou au moment où vous en ressentez le besoin, vous bénéficierez d’une «détox» pour soulager et améliorer une multitude de symptômes.

La science le sait…

Références sur demande

http://www.cyrilmeyre.com

Cyril Meyre, ND.A.

Visiter le site web

Recherche par mot-clé

ANAQ - Association des naturopathes agréés du Québec

L’association des naturopathes agréés du Québec, regroupe le plus grand nombre de professionnels de la naturopathie au Québec.

Découvrez nos 10 meilleures astuces pour changer vos habitudes de vie et les maintenir.

Catégories